Rituels de résonance

…dialogues entre polyphonie vénitienne et mélodies persanes

IMAGO MUNDI :
Riccardo Pisani, tenor
Shahab Azinmehr, tar, setar, chant
Sofie Vanden Eynde, luth renaissance, théorbe    

Un musée est un espace délimité qui peut susciter à la fois une impression d’oppression et d’émerveillement. Le concept de la Wunderkammer continue d’enchanter l’imaginaire jusqu’à aujourd’hui. Le Wilde Cube de Lois Weinberger symbolise un lieu où l’incontrôlé et le spontané se rejoignent. Les Besloten Hofjes des béguines sont de petites vitrines tridimensionnelles remplies d’œuvres minutieusement élaborées, servant de « jardins de contemplation » intimes pour la dévotion privée et la réflexion spirituelle.

Ces espaces clos et symboliques offrent une scène pour des rencontres inattendues entre diverses traditions culturelles et artistiques. Dans ce contexte, on peut imaginer un dialogue entre la musique vénitienne de la Renaissance et la musique persane, deux traditions profondément ancrées dans l’inspiration religieuse et spirituelle, et liées à la riche culture des cours nobiliaires et royales.

La polyphonie luxuriante de la musique vénitienne pourrait entrer en dialogue avec les mélodies improvisées du Radif persan. L’accent commun sur les ornements raffinés, tant dans les instruments à cordes que dans les lignes vocales, crée une harmonie inattendue. Des instruments tels que le luth et le tar ou santur persan incarnent les motifs sonores délicats et complexes qui jouent un rôle central dans les deux traditions, où structure et liberté se renforcent mutuellement.

Cette rencontre pourrait permettre une nouvelle fusion organique de sons, d’idées et d’expression spirituelle. Le présent et le passé se rejoignent dans une tentative de faire résonner la vitalité de ces traditions historiques, en harmonie avec notre besoin moderne d’échanges interdisciplinaires et interculturels.